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Philis, me voyant désolé
M'avait promis son pucelage,
Mais l'oiseau s'était envolé,
Je n'ai plus trouvé que la cage.

 

Sans mentir, aimable Isabeau,
Il faut que votre pucelage,
Soit si fier et farouche oiseau ;
L'on n'ose approcher de sa cage.

 

C'est-à-dire, en autre langage,
Aimable et charmante Nanon,
Que si vous n'étiez pas si sage
On pourrait vous prendre le con.

 

Gardez-le bien, ce pucelage,
Puisque c'est un si bel oiseau,
Mais pour le moins, jeune Isabeau,
Laissez-moi toucher à sa cage.

 

Le cas me paraît impossible,
Sans choquer la droite raison,
Ton con sent, belle Louison,
Et pourtant il est insensible.

 

Levons ta jupe, Louison,
- Arrêtez-vous, estes-vous sage ?
Monsieur vous perdez la raison...
- Et toi tu perds ton pucelage.

 

- Ah quel jeu, Belle Janeton,
As-tu perdu ton pucelage ?
- Au doux jeu du vit et du con.
- Mon dieu ! Le plaisant assemblage !
-  Cité in La poésie érotique - Anthologie de Marcel Béalu (Ed. Seghers, 1974 - p. 141)