Partager |
Je veux vous adorer ainsi qu'une déesse,
Et, quand le ciel mettra son manteau brun du soir,
J'élèverai vers vous, Ô blonde enchanteresse !
Ma pine, comme un encensoir !

Et je ferai sortir en blanchissante écume,
Le foutre parfumé de ce rude flacon,
Et je transvaserai cette liqueur qui fume,
Dans le vase de votre con !

Votre con, si barbu qu'un sapeur de la Garde,
En voyant sa toison, est devenu jaloux,
O madame ! j'en veux faire le corps de garde
Où campe mon vit en courroux !

J'y veux fourrer mon nez, j'y veux plonger ma langue,
Et noyé dans cette ombre, alors, j'irai cherchant
Tous les mots inconnus de la molle harangue
Que l'on fait en gamahuchant !
in "Joyeusetés galantes et autres du vidame Bonaventure de la Braguette" (1866)