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Ô que c'est chose belle
D'être bien amoureux,
En jouissant de celle
Dont on est désireux ;
C'est la douceur naïve
Et la superlative.
Mais las ! quel plaisir est-ce
D'approcher au matin
Sa gentille Maîtresse
Mordillant son tétin,
Puis donner sur ta couche
La jolie escarmouche ?
Et sur l'après-dinée
La mener dans le bois
Puis l'ayant promenée
L'embrasser quelquefois ;
Quand la Dame est vêtue
L'Amour s'en évertue.
Lors que l'on la dérobe
Vêtue richement
Le fricfric de sa robe
Aiguillonne l'Amant,
Etendant les ramages
De mille oiseaux sauvages.
Là là l'on se baisotte
Bien mieux que sur un lit,
On voit l'Amour qui flotte,
L'on babille, l'on rit :
On se mire en la vue
Donnant à l'impourvue*.


* à l'improviste
in "Petite anthologie de la poésie érotique" établie par Thierry Leguay, Ed. Michalon, 2002 - p. 72