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Le Taureau de Pasiphaé

Jacques Hiers
Lorsque de ce taureau
Elle eut flatté le col,
Enlacé le garrot
Et fait caresses folles,
La bête en condition
Entravée d’un licol
Voulut se libérer
Et se mettre en action !
Quelle folle passion
Animait notre Belle
Voulant de l’animal
Se faire ici l’Amante !

Pasiphaé, ardente
Sentit trembler le sol
Quand le piaffant taureau
Se frottant à icelle
Voulut ici prouver
Son bel attachement;
L’animal pointait
Vit des plus galants,
La grosseur décuplée
De ses « emballements »
Promettaient à la Belle
Un bel accouplement…

Il en fut ainsi fait
Et le corps bien tendu,
Le ventre à la hauteur,
Elle connut aussitôt
De la bête l’ardeur
Et mené rondement,
L’assaut fut prometteur,
Le sexe longuement
Et sans ménagement
Prit la fleur en moiteur
De notre libertine…

En ce champ retiré,
Loin des regards moqueurs,
La femme et l’animal
Se donnèrent à cœur,
Ce furent cris et râles
Et plaintes de bonheur,
Mêlés au souffle ardent
De cet amour bestial…

Pourtant, quelque quidam
En ces lieux égaré,
Surprit au coin du champ
Là sous quelques ombrées,
Bête couvrant la Dame
De manière enlevée;
Le bougre de porter
Aussitôt la nouvelle,
Contant à la criée
Les amours de la Belle…
C’est ainsi que l’on sut
Plus tard en des manuels
Tous les écarts charnels
D’une Pasiphaé…

Ainsi donc la nouvelle
Encor sue de nos jours,
Nous vient tout droit ici
De haute Antiquité…

Si l’on en parle encor,
C’est que plus tard naquit
De ces amours enjouées
Le jeune Minotaure…
© Jacques Hiers
2012