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à Nathalie de B.


Et si Eros était médecin
Et qu’il t’ausculte en praticien
Suivant la forme de tes seins,
Suivant la courbe de tes hanches,
Inventoriant tous tes ravins
Où si souvent là je me penche ?!
Et si Eros pour un rien
Devenait ce petit lutin
Qui vient, s’épanche
En taquinant là ton lutrin –
Il a plus d’un tour dans sa manche ! –
Et je n’y pourrais rien,
Je le laisserais faire,
En faisant semblant de rien…
Doit-on songer à l’adultère
Quand Eros se fait câlin ?!
Au fait, Eros, a-t-il des mains ?
Des mains, des doigts pour faire
Tout ce que les terriens,
Les humains savent faire ?
Eros n’est-il pas un dieu
Qui pourrait te rendre heureuse,
A ma place et en tout lieu,
Une réflexion curieuse !
Peut-on être jaloux d’un dieu ?
C’est la question que je me pose…
Quand tu es en son cabinet
Et que nue devant lui te mets,
Se pourrait-il qu’il cueille ta rose
Et qu’il se perde en tes retraits,
Te ferait-il prendre des poses,
Comme moi-même je le fais ?
Cela m’intrigue et m’indispose…
Mais c’est un dieu, il sait ce qu’il fait…
Dès la plus Haute Antiquité,
Il fut l’Elu des apartés,
Il soigne, berce, sait caresser,
Sa « Médecine » je la connais,
C’est un…Interne des…privautés
Et sur l’Olympe, son cabinet
Reçoit des femmes à satiété,
Un libertin, un obsédé ?
Un play-boy plus qu’affirmé
Et si tu vas le consulter,
En la salle d’attente ne suis
Désormais plus qu’un mari
Ou un Amant comme il lui plaît…
Et Lui bien de te palper
Et des questions de te poser -
Il en a plein son carnet ! -
En indiscrétions ne tarit,
Tu pinces les lèvres et tu rosis,
Mais au fond de toi, je sais
Que, quelque part, il te séduit
Et tu es prête à lui donner,
Tout ce dont il a envie,
Avec Lui dois-je partager ?
Eros est-il notre Ami ?
Entre nous il sait se glisser,
J’en ai même de la sympathie
Pour ce…Médecin (dé)culotté
Qui te fait l’amour par l’esprit
En son cabinet privé…
 
Eros est le…Héros de fait,
Il sait les roses effeuiller,
Immortel, toujours il vit
Au cœur des chambres à coucher,
Dans les boudoirs les plus feutrés,
Il dirige notre vie
Et nos envies à volonté,
Il nous aime à n’en pas douter,
Faudra l’inviter pour le thé,
Nous serons en bonne compagnie…

© Jacques Hiers
2013