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Les amours urbaines

Jorge
Quand on a dix huit ans, on marche dans les rues
Et, du quartier latin à la butte Montmartre,
On flâne innocemment, pour mieux masquer son rut,
Mais le désir est fort, il est puissant et brut,
Chaque blonde qu'on croise nous change en bellâtre,
Pour croiser un regard on en ferait des tonnes !
Elle baisse les yeux, bien roulée mais pas conne.
Dans les rues de Paris, j'ai traîné mon désir,
Puis un jour de ciel bleu, rue Saint André des Arts,
La petite allemande a croisé mon regard.
Ses yeux bleus m'ont parlé et son charmant soupir,
Subtil, presque exhalé, une charmante invite,
M'ont convaincu d'aller, ici, tenter ma chance.
Un pot en terrasse, embrassade subite,
Et moins d'une heure après, dans le plus grand silence,
Elle ne parlait pas un seul mot de français,
Elle enlève pour moi ses dessous grenadine,
Dans mon petit studio de la rue Lamennais.
Elle était si douce, si tendre et si fine,
Que moi bien lentement je léchais ses poils blonds,
Elle m'inonda plusieurs fois de sa cyprine,
Que je bus carrément, à vingt ans on est con.
Ensuite elle m'offrit une vraie gâterie,
Une de ces choses qu'on n'oubliera jamais,
Quand on est absorbé doucement jusqu'au fond
D'une bouche ravie, d'un sourire joli,
L'instant d'après, avec vigueur je la limais.
J'aimais ses cheveux blonds et ses jolis tétons
Et sa douce façon d'enserrer dans ses bras
Son amour de la rue que l'on ne connaît pas !
© Jorge