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Sorcière enfile ton balai
      Par où le diable
T'apprit naguère à l'enfiler
Lors des sabbats inoubliables
 
Qu'importe s'il est déjà tard
      Et si tu doutes
Souffle aux tisons de ton regard
Envoûte afin que l'on te foute
 
Tes mains connaissent tous les tours
       De passe-passe
Sataniques dames d'atours
Aussi griffues que des rapaces
 
Tes seins rêvent d'anciens matins
       Où rose nacre
Ils racolaient un peu putains
Collet occulte aux sueurs âcres
 
Ta chatte noire vire au gris
       De froide cendre
Qui rend aussi raide qu'aigri
Ce familier jadis si tendre
 
Grisés de philtres et brouets
       Tu te rappelles
Comme les amants s'ébrouaient
En pénétrant dans ta chapelle
 
Ton vieux con se déchire usé
       Plus que ton âme
Ce corps jamais ne sut ruser
Comme l'amour il n'est que flamme
 
Survole une dernière fois
       La pine humaine
Et que ta démoniaque foi
Dresse ce soir des troncs de chêne
 
C'est une nuit à hurler des
       Charmes lubriques
Une nuit à jeter les dés
Forcer le sort à coups de trique
 
Tu flambes haut lorsque tu jouis
       Tu es si belle
Que Dieu lui-même songe oui
Le jeu en valait la chandelle
 
Sorcière enfile ton balai
       Par où le diable
T'apprit naguère à l'enfiler
Lors des sabbats inoubliables
© Bella de Vnirfou
2022