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Dans le salon obscur Mona s'énerve seule :
Or voici tout à coup que son grand chien danois
Vient rôder autour d'elle avec un air sournois
L'oeil injecté de sang et la bave à la gueule !...

Il flaire, en frémissant, sa maîtresse jolie
Tandis que, la voix rauque, elle s'efforce en vain
D'écarter l'animal qu'elle a mis en folie
Par la caresse osée et douce de sa main !

Bientôt sur un divan très bas devant le feu
Elle s'étend, troublée, offerte à la caresse
Du danois excité qui poursuivant son jeu,

La fouille du museau, retrousse avec rudesse
La jupe étroite et courte et, la langue dehors,
Profane le mystère intime de son corps.
© Pierre Alberty
in Le Jardin d'Eros (Éd. Le Dessus du Panier, 1928)