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Sur une peau d'ours brun, dans la cellule obscure,

Le corps de Danaé repose mollement ;
Sa bouche, qu'un sourire entr'ouvre doucement,
Semble appeler quelqu'un dans un léger murmure.

Son rêve est agité de désirs de luxure
Qui font darder les seins impétueusement ;
Ses genoux écartés dans un frémissement
Ont récélé soudain la secrète blessure !

Or, par le soupirail qui fend le mur d'airain,
Vers la captive nue et qui cambre les reins
Un rayon de soleil glisse comme une flèche,

L'effleure, la caresse et la brûle et la lèche
Pénètre dans sa chair, embrasse tout son corps,
Et vient la féconder de sa poussière d'or !

 

 

danae klimt

Danaé - Gustav Klimt (1907-1908)

 

© Pierre Alberty
in Le Jardin d'Eros (Éd. Le Dessus du Panier, 1928)