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Tu es mon herbe indienne
qui fait croire aux mirages
Dans la nuit avec tes lèvres si douces
Ton flanc à mes côtés
Ton sexe qui m’effleure
et tes doigts qui m’attouchent
J’oublie mes limites
Celles de mon existence
Celles du monde dans lequel je suis née

Ma culture me colle à la peau
Nous sommes l’une et l’autre condamnées
comme ce chant que je t’ai voué
et qui remonte à la pure genèse
sans pouvoir éviter l’Apocalypse

L’écriture me trahit
Elle revêt des formes
que je n’avais pas méditées

Elle fait surgir des flopées d’images
qui se bousculent
comme celles qui naissent sous tes doigts
quand tu caresses mon corps abandonné

Aimer et créer
Vous êtes l’un et l’autre ma mesure
La force vive qui tend à tout ordonner
L’expression tangible
D’une soif d’exister
D’un vouloir vivre
D’un vouloir croire
D’un vouloir inventer.
© Michelle Meyer
in Ni Ève Ni Vénus (Ed. Prospective 21, 1980)