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(...)

 

Approche, approche, ma Dryade ! 

Ici murmureront les eaux, 

Ici les amoureux oiseaux 

Chanteront une sérénade. 

 

Prête-moi ton sein pour y boire 

Des odeurs qui m’embaumeront ; 

Ainsi mes sens se pâmeront 

Dans les lacs de tes bras d’ivoire. 

 

Je baignerai mes mains folâtres 

Dans les ondes de tes cheveux, 

Et ta beauté prendra les voeux 

De mes oeillades idolâtres. 

 

Ne crains rien, Cupidon nous garde. 

Mon petit ange, es-tu pas mien ? 

Ah ! Je vois que tu m’aimes bien : 

Tu rougis quand je te regarde. 

 

Dieux ! que cette façon timide 

Est puissante sur mes esprits ! 

Renaud ne fut pas mieux épris 

Par les charmes de son Armide. 

 

Ma Corinne, que je t’embrasse ! 

Personne ne nous voit qu’Amour ; 

Vois que même les yeux du jour 

Ne trouvent point ici de place. 

 

Les vents qui ne se peuvent taire 

Ne peuvent écouter aussi, 

Et ce que nous ferons ici 

Leur est un inconnu mystère.

 

Note : Viau s'est lui-même parodié dans une chanson.

- Extrait -