ardent sortilège
au vif des fontaines
la soif gicle cru
gorge et lèvres
sur mes berges brûlantes
aux épis de transe allumés
tu entonnes ta mélopée
loup dans l’ivresse
obsédante du ventre
tu mords l’étoffe
hume la chair

tu puises ton insolence
dans la houle de mes hanches
ton souffle dans mes jambes
me rend sauvage opulente
scandaleuse idole
du sanctuaire des lits profonds

ta bouche étouffe mon cri
tu me dessines le galbe
d’un poème ruisselant
avec ferveur inavouable
je brûle offerte au frisson
tu me lapes je jaillis
perle dans le ressac
vibrant coquillage

offrande de foudre
parfum de flammes
dans ses odeurs de sel
ma litanie d’amante
défroque tes orages

complices inassouvis
d’un chant de pluie 
nous déshabillons la beauté
cherchons des perles de lave
couchons à même la source
buvons aux cascades
petites vasques d’écumes
dans la rousseur de nos paumes

sous les rondeurs de la lune
lèvres dégrafées
sur la pierre vive
de nos chevauchées
je suis ton île éblouie
tu es le vent qui suce mon âme