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Je salue les neuf Soeurs proxénètes...

Gilbert Lely
Je salue les neuf Soeurs proxénètes
Muses vous présidez au viol imaginaires
Des belles passantes qui nous coupent le coeur
Avec les ciseaux de chair que leur marche fait mouvoir
Mais les rats nécrophiles puiseront la démence
Dans ces flancs prostitués pendant les minutes des minutes
Je veux la Montespan des Messes noires Muses
Quand son ventre gras et pâle palpite
Sous la rosée ardente du sang d'un jeune enfant
Je veux Mata-Hari vivante Mata-Hari morte
Je veux Médée
Oui ce soir Muses nulle autre que Médée
Sa voix m'appelle plus aiguë que les cris de jouissance
De toutes les femmes de l'univers à la même seconde
Elle vient au nom des regards du désir réciproque en plein soleil
Au nom des variantes infinies de la luxure et des empreintes digitales
Je suis Jason je me sens cosmique
Chevauchant cette prodigieuse garce précipitée en des maelströms de sperme et de sang
Par la même force fatale qui fait tourbillonner les astres
Dans le grand lupanar du ciel
© Gilbert Lely
in Je ne veux pas qu'on tue cette femme (1936)