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wegener06

 

Après le fin souper, deux tendres ingénues,
Un Lucifer candide, un Papillon mutin,
Vont combler du barbon cynique et libertin
Les lubriques ardeurs si longtemps contenues.

Déjà le Papillon, les deux mains retenues
Entre les doigts nerveux du petit Diablotin,
S'affale sur le ventre au milieu du festin,
Offrant au vieux ravi ses belles fesses nues.

Devant de tels appas étalés sans pudeur,
Le barbon tire un dard effrayant de roideur
Et l'entre d'un seul coup sans le moindre grissage ;

Mais se sentant à l'aise en l'amoureux détroit,
Il en sort aussitôt pour forcer un passage
Beaucoup moins fréquenté, mais combien plus étroit.

© Louis Perceau
in Douze sonnets lascifs pour accompagner la suite d'aquarelles de Madame Gerda Wegener intitulée Les Délassements d'Eros
(Ed. Erotopolis -1925 , à l'enseigne du Faune)