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Si la mer chaude de ton corps...

Luc Bérimont
Si la mer chaude de ton corps
S'ouvre pour me laisser renaître
Je crois aux tempêtes du temps
Aux sables jaunes de l'absence ;
Un fardeau de pierre et de plomb
Pèse sur les mots difficile
La théologie de la joie
Cède devant le jour barré.
Sous mes nerfs, je te sens présente
Je sais que je bats dans ton cou
Que ta jambe éploie ma fatigue
Je sais que je te suis soudé
Pourquoi ce désert à passer
Cette sécheresse incertaine ?
Livre-moi la raison du soir
Et ta gorge nue de colombe
Éteins la lampe de chevet :
La nuit mouillée soit notre auberge.
© Luc Bérimont
in L'évidence même (1971) - Section : "La férocité d'être deux"