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Douce lancette à la couleur vermeille,
Dardant parfois la plus prompte vigueur,
Qui au toucher met le feu dans le coeur,
Assoupissant la vie qui sommeille,

Et qui savoure avecque sa pareille
Le doux friand d'une douce liqueur,
Rafraîchissant la brûlante chaleur.
Du sang bouillant sous l'ardeur non pareille;

Chatouille un peu mon maintien endormi,
Te retirant, traversant à demi
Dedans le clos de la mienne couchée,

Je te rendrai le semblable plaisir,
Qui mettra sus le plus outré désir
En attendant la lutte trébuchée.

 

Note : ce poème fut un temps faussement attribué à Ronsard

in La Priapée (1560)
cité in La poésie érotique (Marcel Béalu, Ed. Seghers, 1974  - p. 58)