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André Breton

D'origine modeste, André Breton (1896-1966) entreprend d'abord, sans enthousiasme, les études de médecine que prétend lui faire suivre sa famille. Mobilisé en tant qu'infirmier militaire à Nantes en 1916, il y rencontre Jacques Vaché, fils spirituel d'Alfred Jarry, jeune homme sarcastique et nihiliste qui a façonné sa vie de "pohète" comme une œuvre d'art et meurt à 24 ans en ne laissant que des lettres de guerre. Vaché a sur le jeune Breton une influence importante : il gomme chez lui l'influence de Valéry, pour laisser la place à celle de l'humour et de l'insolite.

 

En 1919, Breton fonde avec Aragon la revue Littérature. Il se lie également avec le dadaïste Tristan Tzara et met en pratique le principe de l'écriture automatique. En 1924, il publie le Premier manifeste du Surréalisme, dont il est le théoricien. Le groupe surréaliste se constitue d'ailleurs autour de lui, avec : Philippe Soupault, Louis Aragon, Paul Éluard (avec qui il écrit "L'amour en 32 positions"), René Crevel, Michel Leiris, Robert Desnos, Benjamin Péret...

 

Soucieux d'allier au "Changer la vie" de Rimbaud, le "Transformer le monde" de Marx, Breton entre au Parti communiste en 1927 (il en est toutefois exclu en 1933). C'est l'époque où Breton écrit Nadja, récit d'apprentissage de sa rencontre avec une jeune femme énigmatique ; tout en vivant des subsides de mécènes et de ses corrections des manuscrits de Proust. Inquiété par le gouvernement de Vichy, il est contraint de se réfugier aux États-Unis en 1941. À New York, où il fréquente l'anthropologue et linguiste Claude Lévi-Strauss, Breton reconstitue autour de lui un groupe surréaliste.

 

Accompagné d'Élisa, sa dernière compagne, et de sa fille Aube, il rentre à Paris au printemps 1946 et continue à y promouvoir le surréalisme, dans une atmosphère culturelle et politique nouvelle. Il animera un dernier groupe, nommé "La Brèche", de 1961 à 1965.

 

Pour Breton, l'amour est, comme le rêve, une merveille où l'homme retrouve le contact avec les forces profondes. Il dénonce la société qui fait des relations de l'homme et de la femme une malédiction, d'où serait née l'idée mystique de l'amour unique, tout en s'élèvant contre l'idée que l'amour serait voué à une déperdition fatale, sous l'effet du temps. Pour lui, la rencontre de l'homme et de la femme reconstitue "un seul bloc de lumière", dont "la chair est soleil". Devant la femme, l'attitude de Breton est celle de l'adoration, il lui donne la fonction souveraine d'initiatrice. Pour des analyses plus poussées en la matière, je recommande l'essai de Xavière Gauthier : Surréalisme et sexualité (1971).


Ses textes

Facteur cheval
Je rêve...
L'union libre
Le poisson-télescope...