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4. L'heure propice au plaisir

Louis Protat
La Lebrun :

- Quelle  est pour le plaisir l'heure la plus propice ?

Flora :

- Selon moi, c'est le soir. Dès que le sacrifice
Se trouve consommé, l'on se tourne le dos,
Et sur vos fronts Morphée, effeuillant ses pavots,
Pendant que la veilleuse agonise dans l'urne,
On peut faire à deux nez un superbe nocturne.
Pour le coup du matin j'ai de l'aversion,
Et je ne m'y soumets qu'avec répulsion.
Le lit est imprégné de cette sueur moite
Qui fait toujours trouver large la plus étroite ;
Car du con qu'elle baigne, elle amollit le bord
Et sans rien ressentir le vit entre et ressort ;
Puis, lorsqu'on a dormi, l'haleine est si mauvaise,
Que, pour faire une langue, on n'est pas à son aise.
Enfin beaucoup sont près de ce désagrément
Qui frappait le matin sur mon dernier amant.
S'il bandait, de pisser c'est qu'il avait envie ;
Et sa queue en était tellement engourdie,
Qu'il ne déchargeait pas… s'il venait à pisser ;
Et qu'ensuite il voulait encore recommencer.
J'avais beau patiner sa couille renfrognée
Lui faire avec cinq doigts la patte d'araignée,
Sa pine peu sensible à mes soins superflus
Demeurait flasque et molle et ne rebandait plus.

La Lebrun :

- Je suis de ton avis ; aussi lorsque ma motte,
Qui n'est plus aujourd'hui qu'une vieille marmotte,
Rayonnait de fraîcheur, de sève et de santé,
Et que mon clitoris par tous était fêté,
Aurait pu faire au tien beaucoup de concurrence,
Au soir, j'ai comme toi, donné la préférence.
in Examen subi par Mlle Flora, à l'effet d'obtenir son diplôme de putain... (1846)