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Le gros Lucas allant au bois,
S'amusait à cueillir des noix
Quand sa bergère il rencontra;
Alleluia.

Philis sur un lit de gazon
Reposait d'un sommeil profond,
Lucas aussitôt s'écria:
Alleluia.

La friponne était sans mouchoir,
Son cotillon laissait tout voir:
Palsangué comme la voilà;
Alleluia.

Sa bouche respirait l'amour,
Et Zéphir soufflait alentour;
Et vite, et toc, boutons-nous là:
Alleluia.

Sur son sein un globe incarnat,
De la rose imitait l'éclat:
Ouf! quels jolis boutons voilà;
Alleluia.

Son petit cœur faisait tic-tac;
Il redoublait ce doux mic-mac:
Voyez donc comme son cœur bat;
Alleluia.

Le paillard d'aise bondissait,
Son cœur tout bas se trémoussait;
Je n'en puis plus, embrassons-la;
Alleluia.

Il se penche amoureusement,
Et baise Philis tendrement;
Mordienne! on ne s'en tient pas là:
Alleluia.

Déjà Lucas est en devoir;
Il franchit l'amoureux boudoir,
Quand la bergère s'éveilla:
Alleluia.

Philis qui se plaisait au jeu
Voudrait se fâcher, mais ne peut;
Car le berger disait tout bas:
Alleluia.

Mon Dieu! Lucas, laisse-moi donc,
Car tu chiffonnes mon jupon,
Et puis que viens-tu chanter là?
Alleluia.

Bon: laisse faire, ma Philis,
Ce beau jeu l'Amour me l'apprit:
A ton tour tu répéteras:
Alleluia.