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Puisqu'à mon fauve amour...

Jean Richepin
Puisqu'à mon fauve amour tu voulus te soumettre,
Il faudra désormais le nourrir comme un maître ;
Et tu sais qu'il est plein d'appétits exigeants.
Un féroce mangeur ! Il n'est pas de ces gens
Qu'un morceau de pain sec rassasie et contente.
Ce qu'il demande, lui, c'est ta chair palpitante,
C'est ton corps tout entier, c'est ton être absolu ;
Et tout le nécessaire et tout le superflu
Seront à peine assez pour notre convoitise.
Madame, il faut nourrir le feu, quand on l'attise.
in Les Caresses (Ed. définitive de 1882)