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Le notaire, le cousin et le poète
Vous font un trio d'amoureux, ô très chère,
Et si parfois vous riez peut-être
Du rêveur qui vous adore comme pas un,
Vous le laissez simplement se morfondre
Pour tendre la main aux écus du notaire
Et la joue aux baisers du cousin :
Ainsi va le monde.

Et cependant que votre mari
Qui se croit assuré contre le pire
Promène sa faconde,
Vous l'encornez et chacun rit ;
Il n'y a que moi seul, très chère, qui soupire :
Ainsi va le monde.
© Tristan Klingsor
in Humoresques (1921)