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(...)

III

L'élève Dargelos est un mythe
De mon enfance d'écolier.
Je le revois dans l'escalier
En train de nous montrer sa bite.

IV

Vraiment des choses qu'il faut
Faire il n'avait aucune idée,
Mais son sexe sans défaut
Effraye comme l'orchidée.

V

Ce sexe mou, sombre et lourd,
Il le relevait sur son ventre,
Écartait les cuisses. Entre,
Montrait son cul de velours.

VI

Nuit et velours, velours et herbe,
S'entrouvrait un trou rosé,
Entre les cuisses superbes
Qu'il écartait d'un geste osé.

VII

Puis il remballait sa bite
Dans le pantalon trop court
Où tant de beautée habite,
Et reluquait le tambour.

VIII

C'était un garçon de campagne
Chez lequel il aimait aller.
Il voulait que je l'accompagne
Pour se faire voir enculer.

IX

On s'enfermait dans une chambre,
On s'appuyait contre le mur,
Et Dargelos faisait son membre
Devenir énorme et dur.

X

Il le mouillait de sa bouche
Lentement, amoureusement,
Puis il lui criait : "Va, bouche
Le trou du cul de ton amant."

XI

Il disait des cochonneries,
Trouvant, pour jouir, qu'il fallait
Qu'on en dise et que l'on crie
Jusqu'aux écluses de lait.
© Jean Cocteau
Extraits, cités in Oeuvres poétiques complètes (Pléiade)