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Il y a eu cet orage de tropique
parmis les flamboyants du plaisir
la vitre battant sur des chevelures immenses
la pluie cisaillée d'étoiles
la lumière avalée à plein ventre
à plein gosier à plein sang.

Il y a eu cette heure
d'anthracite et d'argent sous les tentures
des baisers de couteaux des rires de poudre
les niveaux de sang reversés l'un dans l'autre

Il y a eu
le pays sans cloison le regard sans clôture
clouant la nuque stupéfaite.
Et cette eau tendre aux nervures du corps
la fièvre du rideau calmée
la housse de nuit
sur nous bénis.
© Claudine Chonez
in Les portes bougent (1957)